RDC après plus de 10 ans darrêt de production minière un plan de relance de la SOKIMO SA en cours délaboration
Remettre la Société minière de Kilo-Moto (SOKIMO SA) sur les rails, tel est l’engagement de nouveaux administrateurs du Conseil d’Administration et du Comité de gestion nommés par ordonnance présidentielle en date du 31 août 2022.
Dans cette optique, les nouveaux dirigeants de la société détenue à 100% par l’Etat congolais ont initié une retraite de trois jours visant l’élaboration d’un Plan stratégique de relance de la SOKIMO SA après plus de 10 ans d’arrêt de production minière.
Au terme des assises prévues du vendredi 11 au dimanche 13 novembre 2022, les participants sont appelés à trouver la thérapie adaptée aux maux ayant conduit à la paralysie des activités de cette société.
Dans son mot de circonstance, Madame Christine Feza Motema, Présidente du Conseil d’Administration de la SOKIMO SA, a estimé que le temps n’est plus aux discours ni aux lamentations mais plutôt à l’action.
« Aujourd’hui, le constat qui se dégage, après analyse, est celui qui nous interpelle toutes et tous : la situation de la SOKIMO est certes déplorable mais je suis persuadée que grâce à la mutualisation de nos efforts, nos vaincrons nos difficultés et nous réunissons à redonner vie à notre entreprise, nous parviendrons à redorer son image et lui rendre sa dignité voire sa fierté d’antan. », a déclaré Madame Christine Feza Motema.
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La SOKIMO est au point mort sur toutes les lignes.
Selon les données internes, les dettes sociales, financières, commerciales et parafiscales de la SOKIMO SA sont évaluées à plus de 112 millions de dollars américains.
Le personnel de cette entreprise du portefeuille de l’État est aussi vieillissant dont 60% sont éligibles à la retraite à court terme. A ce jour, les agents de SOKIMO SA enregistrent plus de 108 mois d’arriérés de salaire suite à une trésorerie chancelante.
Il est vrai que la relance des activités de la SOKIMO SA grâce aux partenariats conclus avec des sociétés privées n’a pas été au rendez-vous comme il se devait.
Sur les six contrats qui dépossèdent la SOKIMO SA de 100% de ses permis d’exploitation, seul le partenariat avec Kibali Gold Mines produit des effets escomptés.
Au premier trimestre 2022, Kibali Gold Mines a par exemple produit 533 590 onces d’or pour une valeur estimée à 363 415 millions de dollars dont la SOKIMO SA a bénéficié des dividendes autour de 20 millions USD.
La SOKIMO n’a plus le contrôle de sa propre production minière. Une donne que compte changer les nouveaux administrateurs de cette société du Portefeuille de l’État, avec l’encadrement du ministère de tutelle, sous l’impulsion du Chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi.
De l’avis des commissaires aux comptes désignés depuis 2019 à la SOKIMO SA, la situation de l’entreprise est préoccupante.
« Il y a insuffisance des fonds propres, un fort endettement, une absence de production depuis années,…, le personnel en âge de retraite et en inadéquation avec l’objet social de l’entreprise », précisent-ils.
En conséquence, les commissaires aux comptes de la SOKIMO SA recommandent, entre autres, la recapitalisation de l’entreprise face à la situation financière critique.
Avec un refinancement de 12 millions de dollars américains, les experts du secteur soutiennent qu’il serait possible de relancer la production grâce à l’installation d’une nouvelle usine à court terme en vue de réaliser un volume estimé à plus ou moins 60 kg d’or par mois.
Notons que ces assises mettent ensemble les nouveaux administrateurs du Conseil d’administration et du Comité de gestion, les cadres et agents de SOKIMO SA, les délégués de différents partenaires dont Kibali Gold Mines et des députés nationaux membres du caucus Ituri et Haut-Uélé, deux provinces où opèrent la SOKIMO SA.
Patrick BOMBOKA / zoom-eco.net